Portrait Golda MEIR

Golda
MEIR

1898 - 1978
Fondatrice et Premier Ministre de l’Etat d’Israël

« Sioniste » de la première heure


Née « Golda Mabovitch » à Kiev au cœur de l'Empire russe, Golda Meir grandit aux États-Unis, à Milwaukee, dans une famille juive.
Après avoir fui un mariage forcé, elle milite dès ses 18 ans en faveur d’un « sionisme socialiste ».
En 1921, Golda Meir émigre en Palestine (sous mandat britannique). Avec son époux, elle résida d’abord dans un Kibboutz, avant de s’installer à Jérusalem. C’est au sein du kibboutz qu’elle fut désignée comme représentante auprès de la Histadrout, la principale organisation syndicale de Palestine. Elle occupa également des fonctions officielles, telles que déléguée à la Conférence d’Evian de 1938, censée évoquer la destinée des juifs persécutés en Europe, ou à la tête du puissant Département politique de l’Agence juive pour la Palestine, où elle œuvra pour l’intensification de l’immigration juive.
Au début de l’année 1948, elle était de retour aux Etats-Unis où elle réussit l’exploit de collecter la somme colossale pour l’époque de cinquante millions de dollars, principalement auprès de la communauté juive. Les « Cinquante millions de Golda », comme ils furent appelés, jouèrent un rôle clé dans la guerre d’indépendance, en permettant de financer des achats d’armes.
Le 14 mai 1948, Golda Meir est parmi les 24 personnalités qui signent la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël.

Première femme Premier ministre d’Israël


D’abord ambassadrice en URSS, puis ministre du Travail de 1949 à 1956, elle reçoit en 1956 le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement de David Ben Gourion
Ben Gourion la qualifie de « seul homme de son cabinet », et lui fait changer son nom de famille pour un nom hébreu, Meir, qui désigne un « éclat brillant ».
En 1969, Golda Meir devient la première femme Premier ministre d’Israël.
Son mandat bénéficie alors de l’optimisme collectif insufflé par la victoire et les conquêtes israéliennes de la guerre des Six Jours (1967).
Optimisme, mais aussi intransigeance nourrie à la fois par un sentiment d’invulnérabilité, au lendemain du triomphe d’Israël, et par la rancœur à l’égard de ses ennemis. « Lorsque la paix viendra, déclara ainsi Golda Meir en 1969, nous pardonnerons peut-être aux Arabes d’avoir tué nos fils, mais il nous sera beaucoup plus difficile de leur pardonner de nous avoir forcé à tuer les leurs. »

L’échec diplomatique


Mais en 1973, l'incapacité des services secrets israéliens à prévenir correctement l'attaque arabe le jour du Yom Kippour, suscite un bouleversement politique majeur. Dans ses Mémoires, Henry Kissinger note que la Golda Meir qui arrivait à Washington le 31 octobre 1973 pour des consultations avec le Président, était « bien différente de celle qui avait déclaré à Nixon avec une telle confiance, voire une telle insolence, quelques mois plus tôt : "Les choses n’ont jamais aussi bien marché". » Il ajoute que la guerre l’avait « ravagée » et que, si elle tenait encore fermement en main les leviers de commande de son pays, elle souffrait avec chacune des familles israéliennes éprouvées. Dans un tel contexte psychologique, Golda Meir devait, selon le secrétaire d’Etat, s’adapter à un contexte international nouveau.

Le 3 novembre, Kissinger lui affirma que les Israéliens avaient peut-être gagné la guerre d’un point de vue militaire, mais que, du point de vue diplomatique, ils n’avaient pas remporté la partie, ce qui les condamnait à des concessions. Meir répliqua qu’Israël ne remporterait jamais la bataille de la diplomatie. « Exactement, et c’est là que se situe la tragédie », acquiesça Kissinger. Golda Meir démissionna le 11 avril 1974 et Yitzhak Rabin lui succéda.

Textes d’Antoine Coppolani, Professeur d'histoire contemporaine à l’université Montpellier 3

Pour aller plus loin


Golda Meir, Ma vie, Robert Laffont, 1975.
La guerre israélo-arabe d’octobre 1973. Une nouvelle donne militaire au Proche-Orient, Pierre Razoux, Paris, Economica, 1999.
Paix et Guerre au Moyen-Orient, Henry Laurens, Paris Arman Colin, dernière édition.
Géopolitique du sionisme. Stratégies d’Israël, Frédéric Encel, Paris, Armand Colin, 2009.
Histoire du sionisme, Walter Laqueur, Paris, Tel Gallimard, 1994.

  • Conclusion du discours de Golda Meir, Ministre israélienne des Affaires étrangères, à l’ONU, suite à l’annonce de la décision d’évacuer Gaza. New York, mars 1957. © crédits vidéos Pathé Gaumont Archives
  • Défilé annuel des soldats israéliens au pied de la citadelle et de la tour de David après la guerre des Six jours. Jérusalem, 1967. © crédits photos Roger-Viollet
  • Visite d'Anouar El-Sadate (1918-1981), homme d'Etat Egyptien, en Israel. Golda Meir (1898-1978), ancienne Premier ministre israélienne lui offrant un cadeau. 21 novembre 1977. © crédits photos Ullstein Bild / Roger-Viollet
  • Golda Meir (1898-1978), femme politique israélienne, membre du parti travailliste, février 1958.  © crédits photos TopFoto / Roger-Viollet
  • Golda Meir, à l'Assemblée générale des Nations Unies. New York, 23 septembre 1960.  © crédits photos TopFoto / Roger-Viollet
  • Golda Meir, membre du parti travailliste, lors d'un rassemblement pour la création d'un Etat juif en Palestine.<br />
Tel-Aviv, 16 septembre 1947. © crédits photos TopFoto / Roger-Viollet
  • Golda Meir et John F. Kennedy (1917-1963), président des Etats-Unis. Palm Beach (Floride), 28 décembre 1962. © crédits photos TopFoto / Roger-Viollet
  • David Ben Gurion (1886-1973) parlant avec Golda Meir (1898-1978). © crédits photosTopFoto / Roger-Viollet
  • Moshe Dayan (1915-1981), Pinhas Sapir et Golda Meir, personnalités politiques israéliennes, au Knesset, parlement israélien. Jérusalem, 1974. © crédits photos Ullstein Bild / Roger-Viollet
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